FERTILITE FEMININE.. PROCRÉATION OSTEOPATHIQUEMENT ASSISTÉE
PRISE EN CHARGE DE LA FERTILITÉ OU DE INFERTILITÉ ? L’EMPLOI DES MOTS EST IMPORTANT. COMME LE DÉMONTRE ANNE-DOMINIQUE CLERMONT, STRESS ET INFERTILITÉ SE NOURRISSENT L’UN L’AUTRE DANS UN CERCLE VICIEUX A TRAVERS LE JEU DES TAUX D’HORMONES CIRCULANT DANS LE SANG. MAIS AU-DELÀ DE CETTE COMPOSANTE PSYCHOLOGIQUE, QUE PEUT FAIRE L’OSTEOPATHIE POUR ACCOMPAGNER CES FEMMES DÉSIREUSES D’AVOIR UN ENFANT ?
UNE ENQUÊTE COORDONNÉE PAR REZA REDJEM-CHIBANE
Le terme de « stérilité́ » doit être réservé à l’incapacité totale et définitive de concevoir, diagnostic qui ne peut être posé que devant une cause évidente et non curable d’infertilité. 3 à 4 % des couples sont stériles. Pour les autres, on parlera plutôt d’infertilité. Geneviève Kermorgant, ostéopathe DO préfère employer l’expression troubles de la fertilité car « il permet de suggérer une incapacité temporaire et réversible à la procréation. Ce qui est essentiel pour encourager une persévérance indispensable dans ce parcours qui peut parfois être long… » La prise en charge doit être globale à commencer par l’analyse de la situation du couple et notamment de la fertilité masculine. Cette évidence ne l’est pas toujours et bien souvent ce n’est pas le couple qui consulte, mais surtout la femme. Geneviève Kermorgant, ostéopathe DO propose de toujours « faire une synthèse des différents facteurs intervenants dans la fertilité des deux conjoints. Cette vision élargie permet de déterminer si les caractéristiques de l’infertilité du couple impliquent ou non un suivi ostéopathique ». Pour mener cette enquête, nous avons interrogé plusieurs professionnels sur leurs axes de traitement. À la fois centraux et locaux, ces traitements n’auront une réelle efficacité que s’ils sont bien coordonnés dans le temps.On peut distinguer trois situations de prise en charge : quand le couple essaye d’avoir un effet, quand il entame une démarche de PMA (procréation médicalement assistée) et lorsque la grossesse a été initiée. À chacune de ces situations l’ostéopathe aura des stratégies thérapeutiques différentes.
TROIS SITUATIONS DE PRISE EN CHARGE
Dans la première situation, l’ostéopathe mettra en oeuvre ses techniques sur la biomécanique locale ainsi que sur le système central pour mettre à profit l’influence hormonale sur la fertilité. Mais il devra garder en tête le principe de base de tout thérapeute : Primare non nocere. Pour les femmes désireuses d’avoir un enfant, le moment ou l’ostéopathe devra réorienter sa patiente vers d’autres prises en charge, notamment la PMA, sera dépendant de l’âge de la femme. Car le taux de fertilité est fortement dépendant de l’âge. L’âge où la femme tombe le plus facilement enceinte est 20 ans. Au-delà de 35 ans, cela devient difficile. Le timing est aussi important dans cette situation de prise en charge. « La meilleure façon de concevoir n’est pas de focaliser les rapports sur la date d’ovulation, mais sur les deux semaines centrales du cycle avec deux à trois rapports hebdomadaires. 84 % des couples conçoivent dans l’année suivant la mise en oeuvre de cette stratégie » nous explique Renzo Molinari, ostéopathe DO. Deuxième situation, la patiente est engagée dans un processus de PMA. Alors l’ostéopathe devra être précautionneux pour déterminer à quel moment il proposera une intervention. Il devra également anticiper l’échec d’une insémination et faire en sorte que la prise en charge ostéopathique ne soit pas reliée à cet échec. Une réaction que peuvent avoir des patientes parfois désabusées devant les difficultés à avoir un enfant comme nous l’explique François Allart, ostéopathe DO. Enfin, la troisième situation de prise en charge ostéopathique concerne la femme dont la grossesse a été initiée. Selon les antécédents et la difficulté à mettre en place cette grossesse, les risques de fausses ne sont pas négligeables. L’ostéopathe peut jouer un rôle primordial pour le bon déroulement de cette grossesse.
UN TAUX DE RÉUSSITE DE L’ORDRE DE 30 A 40 %
Pour prendre en charge les troubles de la fertilité féminine, il faut parfaitement connaître la physiologie de la femme, son cycle hormonal et toutes les incidences environnementales. Mais c’est avant tout des qualités d’écoute et d’accompagnement qui feront la différence. « Les taux de réussite la prise en charge ostéopathique sont de l’ordre de 30 à 40 %, proches de ceux obtenus avec les PMA » nous précise François Allart. Même si ce dernier nous précise qu’aucune étude n’a objectivé ce chiffre déterminé uniquement par son expérience clinique, les témoignages des autres ostéopathes interrogés lors de cette enquête indiquent que l’ostéopathie peut être un réel atout pour ces femmes. « Les femmes consultaient à l’âge de 24-25 ans contre 35 à 40 ans aujourd’hui » décrit Bernard Ferru, ostéopathe DO Avec un âge de plus en plus élevé, la prise en charge ostéopathique des troubles de la fertilité se développera certainement. À suivre.
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