L’appréhension au mouvement est souvent un facteur limitant pour les patients et qui peut parfois retarder la bonne récupération de ces derniers. Pire, ce comportement peut s’avérer délétère et engendrer des comportements qui vont entretenir le phénomène douloureux.
Dès lors, est ce que les manipulations rachidiennes peuvent aider les patients à moduler ce comportement d’évitement ?
L’étude [1] se base sur une visualisation des aires activités par IMRf (IRM fonctionnel) lors de la vue de vidéo. Plus précisément, les vidéos montrent des mouvement neutres et des mouvements contraignants pour le dos. L’étude se base également sur un entretien avec des tests cognitifs. Ainsi, l’étude compare un groupe sain de 16 patients et un groupe lombalgique chronique de 15 patients. Les patients effectuent:
- 3 visites pour le groupe lombalgique chronique:
- une mesure initiale comportementale,
- une visite avec mobilisation de grade 3 Maitland Joint Mobilization Grading scale + IMRf,
- une visite avec manipulation de grade 5 Maitland Joint Mobilization Grading scale + IMRf,
- 2 pour le groupe sain:
- une mesure initiale comportementale,
- une visite avec manipulation de grade 5 Maitland Joint Mobilization Grading scale + IMRf.
Les différentes grades de Maitland sont rappelés dans ce tableau ci-dessus.
En comparaison du groupe sain, le groupe lombalgique chronique manifeste plus d’appréhension à effectuer les exercices visualisés. Il s’attend davantage à en souffrir. Ces mesures sont associées avec une activation plus intense des circuits neuronaux impliqués dans l’appréhension du mouvement, l’anticipation de la douleur, la cognition sociale et la mentalisation lorsque les patients lombalgiques chroniques visualisent des exercices contraignants pour le dos. En revanche, pour le groupe lombalgique chronique, après avoir reçu une manipulation rachidienne, ces mesures baissent de manière statistiquement significative et bien plus que s’il s’agit d’une simple mobilisation rachidienne. Concernant la douleur mesurée, il existe une baisse statistiquement significative mais il n’y pas de différence entre le fait de recevoir une mobilisation ou une manipulation.
En conclusion:
Il apparait donc que les manipulations vertébrales sont une technique intéressante pour moduler la douleur, sur l’appréhension au mouvement et l’anticipation de la douleur. Il semble également qu’elles agissent de manière plus significative que les mobilisations. Ainsi, ce traitement bien que passif peut très bien s’inscrire au sein d’une prise en charge pluridisciplinaire. Cela pourrait faciliter la mise en place d’exercices qui peuvent effrayer le patient.
Source :
[1] Ellingsen D-M, et coll, Brain mechanisms of anticipated painful movements and their modulation by Manual Therapy in chronic Low Back Pain, Pain, 2018, 19(11): 1352-1365.
Réagissez : Que pensez-vous de cet article ?
Vous êtes curieux ? Bénéficiez d’un accès illimité à tous les articles du site et bien plus encore… en vous abonnant !