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Quick DASH : une évaluation rapide du membre supérieur

Poursuivons notre série de fiches cliniques sur les questionnaires avec l’un d’entre eux qui s’adresse au retentissement d’une problématique liée au membre supérieur. Pas question ici de trier les patients comme avec le STarT Back mais de mesurer l’handicap et la douleur vécus et ainsi suivre l’évolution au cours de la prise en charge du patient.

Le quick DASH est un questionnaire dont le but est d’évaluer le retentissement fonctionnel d’une douleur du membre supérieur. Simple, court, il est facilement intégrable en pratique et est suffisamment connu pour servir de base aux échanges interprofessionnels.

Le questionnaire en lui-même :Quick Dash

Dans sa forme la plus synthétique, le questionnaire possède uniquement le module principal. Il existe en deux forme le quick DASH-9 ou le quick DASH-11 comme ici. On convertit le score sur 55 du quick DASH sur 100 pour ensuite pouvoir coter le changement d’une séance sur l’autre. Il est aussi possible de mesurer l’avant-après séance en donnant le questionnaire lors de la prise de rendez-vous et en le faisant remplir quelques semaines après. Le score ne peut être calculé s’il manque plus d’une réponse. En cas de manque d’une réponse, la valeur intermédiaire de la réponse manquante est additionné au score total avant transformation du score sur 100.

Dans sa forme plus complète, il est possible de lui adjoindre deux modules complémentaires pour mesurer l’impact sur la vie professionnelle et sportive. Les scores de ceux-ci sont convertis individuellement sur 100. À savoir que la version originale, le DASH, compte 30 item, ce qui le rend un peu plus lourd d’utilisation. Cependant les scores obtenus par la version originale et la version courte sont extrêmement corrélés.

C’est un questionnaire reproductible et d’une bonne qualité [1]. Sa version française a fait l’objet d’une évaluation rigoureuse et son score Cronbach’s alpha est de 0,89 ce qui indique une bonne fiabilité.

Les limites du questionnaire:

Il semble que celui-ci montre un manque de sensibilité au changement de l’état du patient. Il faut vraiment de grands changements dans l’état du patient pour que le questionnaire le mette en évidence, ce qui peut être décourageant pour le patient. Cela impose donc de compléter ce dernier avec d’autres outils pour détecter les plus petits changements, peut-être faut-il l’employer pour des mesures à distance de la séance d’ostéopathie (comme par exemple, à 3 mois) lors d’un suivi [2], avec un palier de changement visé de 30% du score.

Une version plus actuelle avec des items modifié existe. Elle vise à épouser aussi l’usage des nouvelles technologies en incluant des items sur l’usage du portable, par exemple [3].

  • La question 1 est remplacée par « Écrire ou appeler avec votre téléphone portable ».
  • Ainsi, la question 3 est remplacée par « Taper au clavier d’ordinateur ».
  • Enfin, la question 5 est remplacée par « Utiliser une souris d’ordinateur ».

Le Quick-DASH modifié fait les mêmes scores que son ancienne version. De fait, ces items reposant sur les mêmes éléments de fond possèdent les mêmes forces et la même spécificité. Si ces items ne diminuent pas le score, leur intérêt peut être en revanche discutable puisque n’améliorant pas la sensibilité ou la spécificité de ce dernier .Après notons que l’échantillon de l’étude est d’une moyenne d’âge de 51 ans, et que le fait d’adapter ce dernier sera peut-être plus pertinent dans une dizaine d’année ou sur un public plus jeune.

En pratique:

Prenons le cas d’une patiente d’un quarantaine d’année venant avec une douleur d’épaule qui l’handicap beaucoup dans sa vie quotidienne depuis plusieurs mois. Elle est suivi par un kinésithérapeute. La patient veut récupérer plus vite et vient consulter avec cet objectif.
Au quick DASH, elle obtient un score de 65,5%. Celui-ci montre qu’il s’agit vraiment les gestes avec beaucoup de contraintes mécaniques qui sont impossible à réaliser quand les autres gestes du quotidien sont moins impactés. Ces mouvements seront les gestes qui serviront de contrôle pour mesurer la baisse de la douleur à l’effort.
Aussi, ce score constitue la base à partir de laquelle l’évolution sera mesurée lors du suivi dans quelques semaines et pour le courrier à l’attention du kinésithérapeute.

Sources:

[1] Kennedy CA, et coll, Measurement properties of the QuickDASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand) outcome measure and cross-cultural adaptations of the QuickDASH: a systematic review, Qual Life Res, 2013, 22(9):2509-47.

[2]Budtz CR, et coll, Responsiveness and minimal important change for the quick-DASH in patients with shoulder disorders, Health and quality of life outcomes, 2018, 16:226.

[3] Moradi A, et coll, Update of the Quick DASH questionnaire to account for modern technology, Hand, 2016, 11(4):403-409.

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