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Scoliose de l’adolescent : déformez la réalité !

10e Symposium d’ostéopathie de Lausanne

LE ZOOM DE LA RÉDACTION

Il existe différents types de scoliose qu’il est important de bien identifier. Grâce à la recherche génétique, la scoliose idiopathique est mieux comprise aujourd’hui. Le dépistage précoce pour limiter les conséquences des scolioses est incontournable. Comment ?

Joseph Kaelin, professeur et chirurgien orthopédiste à la clinique des Grangettes à Genève, nous propose une mise au point de nos connaissances sur la scoliose. Alors que l’ossification endochondrale commence dès la 8e semaine de vie embryonnaire, la croissance du rachis thoracique et lombaire reste modérée par rapport aux « explosions de croissance » du squelette appendiculaire. La croissance de la colonne vertébrale se fait par micro-croissances successives. Très variable d’un individu à l’autre, elle s’achèvera après la puberté. Pour évaluer la fin de la puberté, il existe le test de Risser basé sur l’observation de l’ossification de la crête iliaque sur un cliché radiographique de face. Un Risser à 1 correspond à l’apparition des premières règles pour les filles. La croissance s’achève avec un Risser à 3 pour les filles et 4 pour les garçons. Pour définir la présence d’une scoliose structurelle, il existe plusieurs critères :
– courbure de la colonne supérieure à 10°,
– rotation de la vertèbre apicale (la vertèbre la plus haute dans la déformation scoliotique) dans l’axe avec torsion intrinsèque de la vertèbre,
– présence d’une gibbosité (déformation
du thorax lié à une anomalie de la courbure du rachis). Il peut y avoir une gibbosité sans scoliose par exemple dans le cas d’une tension des ischio- jambiers. Mais il ne peut y avoir de scoliose sans gibbosité.
– évolution de la scoliose avec la croissance de l’enfant.
Pour parler de scoliose structurelle, il doit y avoir une déformation du rachis et Joseph Kaelin recommande d’être prudent avec l’emploi du mot « scoliose » sans un diagnostic précis. Les scolioses peuvent être classées selon leur cause : congénitale, neuromusculaire, neuro-fibromatose, dystrophique, syndrome associé (Marfan), posturale. La cause idiopathique (c’est-à-dire une scoliose qui existe par elle-même sans dépendre d’une autre maladie) ne doit être évoquée qu’après avoir éliminé toutes les autres causes.

La scoliose idiopathique : une maladie « sans-gêne » ?

La recherche sur la scoliose idiopathique de l’adolescent s’intéresse aujourd’hui à la génétique. Il semble exister un lien entre scoliose et perturbation du chromosome X. Ce qui expliquerait pourquoi 85 % des filles présentent des scolioses idiopathiques. Le gène mis en cause est dominant, plurifactoriel et d’expression variable. L’importance de la scoliose peut donc être variable chez des individus d’une même famille. Une étude réalisée par Cheng montre que 16 % des membres de la famille au 1er degré d’une personne atteinte de scoliose présentent également une scoliose. L’étude à laquelle

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