CMV Médiforce présentait au mois d’avril dernier la 3e édition de son observatoire des professions libérales de santé. Les ostéopathes n’étaient pas présents dans le panel des professionnels interrogés. Néanmoins, au regard des problématiques abordées, les résultats de cette enquête pourront les concerner.
Avec l’institut de recherche sociale et marketing H2O, CMV Médiforce a donc réalisé une enquête qualitative auprès de 493 professionnels de santés (PS) : pharmaciens, médecins généralistes, kinésithérapeutes, radiologues, etc. Ariane Govignon, directrice générale de CMV Médiforce, en a présenté les points essentiels. Notamment le développement de l’e-santé c’est-à-dire la télémédecine, la prévention, le maintien à domicile, les dossiers médicaux électroniques, les applications dédiées à la médecine, etc. Internet et les technologies numériques ont fait entrer la santé dans une ère nouvelle qui questionne le praticien, notamment dans son rapport aux patients.
Une autre relation au patient
Hippocrate définissait la relation médecin/malade sous la forme d’un « colloque singulier ». Le professeur Portes évoque « la rencontre d’une confiance et d’une conscience ». Cette rencontre pouvait être qualifiée de verticale avec la transmission descendante d’un savoir, du praticien à son patient. Avec l’émergence des nouvelles technologies, elle se fait horizontale. Les connaissances circulent et se partagent. L’e-santé incarne cette situation qui interpelle les professionnels de santé sans pour autant les inquiéter. Ils sont de plus en plus connectés et estiment qu’internet a un impact positif sur leur activité. C’est aussi un outil d’information pour les patients. En revanche, pour les médecins généralistes et vétérinaires, c’est une source de désinformation qui perturbe leur prestation de conseil auprès de leurs patients. Même si internet est souvent utilisé pour leur formation continue ainsi que leur information.
Se regrouper
Au niveau économique, les PS ont le sentiment global d’une baisse de leur chiffre d’affaires. La vision de leur profession est encore plus négative. Cependant, cette situation est disparate. Un constat qu’il faut mettre en parallèle avec le comportement des patients observés par les PS : plus attentifs aux coûts des soins proposés, certains patients n’hésitent pas à reporter certaines dépenses de santé. Les PS qui sont le plus en contact avec leurs patients : médecins généralistes, chirurgiens-dentistes et vétérinaires sont les plus impactés par cette tendance.
Pour faire face à ce pessimisme économique, les PS modifient leur mode d’exercice. Ils préfèrent se regrouper, que ce soit en cabinet avec d’autres confrères ou au sein d’une maison de santé. Ils préfèrent également le statut de salarié à celui de libéral.
Les ostéopathes, bientôt dans le panel
Ces problématiques concernent les ostéopathes. Notamment les regroupements en maison de santé qui est déjà une pratique présente en ostéopathie. Souvent pour d’autres raisons, à savoir la pluridisciplinarité. Les conclusions de cette enquête soulèvent d’autres questionnements. Face à cette autre relation au patient qui s’installe et dans la situation économique actuelle, comment les PS font-ils évoluer leur approche thérapeutique ? Comment évoluent-ils vers d’autres pratiques ? Quelles formations choisissent-ils et comment assurent-ils économiquement cette transition d’une pratique de professionnelle de santé vers une autre ? La reconversion de certains PS à l’ostéopathie illustre parfaitement cette situation.
Ces axes de recherche seront proposés à CMV Médiforce par L’ostéopathe magazine pour intégrer les ostéopathes dans le prochain SCAN CMV Médiforce des professionnels de santé. À suivre !