L’exercice, ce couteau suisse de la thérapeutique, n’en finit plus d’être mis en lumière par les publications scientifiques qui sortent chaque semaine. S’il n’est plus besoin de convaincre chacun de son utilité au quotidien, et de l’encourager auprès des patients, il est intéressant de voir l’étendu de son action sur le corps humain.
Action sur le cerveau
Une étude allemande nous apporte une information intéressante sur l’effet de l’exercice sur le cerveau. C’est une population de 2103 adultes (999 hommes, 1104 femmes, âge moyen autours de 52 ans) issus de 2 cohortes différentes. Ainsi, la VO2peak, la VO2 au déclenchement de l’anaérobie, la puissance maximale (cycle ergomètre), de l’analyse du volume de matière grise sur IRM sont utilisés pour mesurer l’effet de l’exercice. Cette population est suivie sur 5 ans (1997-2012).
Les résultats suggèrent que l’exercice contribuerait à diminuer le déclin cognitif et à une conservation du volume de matière grise. Ceci est d’autant important que l’échantillon est d’une moyenne d’âge plus importante que la plupart des études sur le sujet qui sont sur des échantillons plus jeunes. Ce qui veut dire que l’exercice au-delà de son effet sur la condition physique (déjà une composante importante à privilégier pour prévenir un certain nombre de complications liées à l’avancée en âge : chute, fracture, risque cardiovasculaire, cancer etc…), il a aussi un effet intéressant pour lutter contre le déclin cognitif et donc certaines de complications pouvant elles aussi induire à terme une perte d’autonomie.
Notons que l’effet n’est réparti de manière uniforme aussi du cerveau et que certaines aires y sont plus sensibles. C’est le cas notamment de l’hippocampe impliqué dans des fonctions comme la mémoire, et la régulation du stress. Il est donc impliqué dans des pathologies comme Alzheimer, dépression ou la schizophrénie. C’est le cas également du cortex orbito-frontal, impliqué dans la prise de décision liée aux émotions, et aux mécanismes de récompenses.
Dans une population vieillissante où l’évolution de l’état de santé et de dépendance est une question de santé publique, ce type de résultat est très important.
Source :
Wittfeld K, et al, Cardiorespiratory fitness and gray matter volume in the temporal, frontal, and cerebellar regions in the general population, Mayo clinic proceedings, 2020, 95(1): 44.
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