Si le taux d’allaitement a beaucoup progressé en France depuis les années 90, il s’est stabilisé depuis une dizaine d’années. Ce taux varie beaucoup d’une région à l’autre. Il est plus élevé en Ile-de-France, dans l’est de la France et dans les départements d’outre-mer.
En 2013, la part des nourrissons allaités à la naissance s’élevait à 66 %. Elle n’est plus que de 40 % à 11 semaines, 30 % à 4 mois et 18 % à 6 mois. Des taux qui se situent à un niveau inférieur à celui de nombreux pays voisins.
Toutes choses égales par ailleurs, l’allaitement est plus fréquent parmi les femmes de 30 ans ou plus, diplômées et de catégorie socioprofessionnelle supérieure. Les femmes qui fument allaitent moins souvent, tandis que celles qui ont accouché à domicile ou dans une maternité de type 3 et celles qui ont suivi des séances de préparation à l’accouchement le pratiquent davantage. Les femmes qui allaitent le plus longtemps sont souvent âgées de 30 ans ou plus, sont cadres ou inactives, avec plusieurs enfants au foyer.
Du point de vue de la santé du nourrisson, l’allaitement présente un certain nombre d’avantages (ANAES, 2002) : il le protège des infections gastro-intestinales et, dans une moindre mesure, des infections ORL et respiratoires. Ses bénéfices pour le développement cognitif et son rôle dans la prévention de l’asthme, des maladies allergiques et du diabète sont généralement reconnus (Salanave et al., 2012).
Un facteur protecteur pour la mère
Du point de vue de la santé de la mère, le fait d’allaiter constituerait un facteur protecteur des cancers du sein en période pré-ménopausique, de l’ovaire, mais aussi de l’ostéoporose. Il réduit, en outre, les risques d’hémorragie du post-partum et serait susceptible d’accélérer le retour au poids initial de la mère après la naissance.
Sur ces bases, la Haute Autorité de santé (HAS) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS 1999) recommandent l’allaitement exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant.
Si les enjeux ne sont pas vitaux dans les pays industrialisés où les problèmes d’accès à l’eau potable et de risque de maladies infectieuses élevé ne se posent pas, l’allaitement maternel demeure largement bénéfique pour la santé de l’enfant. La HAS souligne également les inconvénients potentiels, relevés dans la littérature, des préparations pour nourrissons (stérilisation, erreur de dosage, coût…). La promotion de l’allaitement maternel est l’un des objectifs spécifiques à l’enfant du Programme national nutrition santé, qui le recommande « de façon exclusive jusqu’à 6 mois, et au moins jusqu’à 4 mois pour un bénéfice santé ».
[su_spacer]Le taux d’allaitement : une variabilité socio-professionnelle
L’étude identifie d’autres facteurs favorisant l’allaitement sur le plan socio-professionels. Ainsi, il apparait plus fréquent parmi les femmes de 30 ans ou plus, diplômées et de catégorie socioprofessionnelle supérieure. Les femmes qui fument allaitent moins souvent, tandis que celles qui ont accouché à domicile ou dans une maternité de type 3 et celles qui ont suivi des séances de préparation à l’accouchement le pratiquent davantage. Les femmes qui allaitent le plus longtemps sont souvent âgées de 30 ans ou plus, sont cadres ou inactives, avec plusieurs enfants au foyer.
Toutefois, cette recommandation ne doit pas être prise comme une injonction culpabilisante, tant les raisons physiologiques, professionnelles ou personnelles qui peuvent amener une femme à ne pas allaiter sont nombreuses. L’allaitement constitue un choix strictement personnel, dans des contextes culturels différents.
Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Avril 2016 http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er958.pdf
[su_heading]pour aller plus loin [/su_heading]
• ANAES (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé) ,2002, « Allaitement maternel. Mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie del’ enfant », mai.
• Foix B., « État des lieux et perspectives de l’allaitement en France et dans le monde », Pharmaceutical Sciences, 2014.
• Kersuzan C., Gojard S., Tichit C. et al., 2014, « Prévalence de l’allaitement à la maternité selon les caractéristiques des parents et les conditions de l’accouchement. Résultats de l’enquête Elfe Maternité, France métropolitaine, 2011 », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, InVS, n° 27, octobre.
• OMS (Organisation mondiale de la santé), « Données scientifiques relatives aux dix conditions pour le succès de l’allaitement », 1999, département santé et développement de l’enfant et de l’adolescent, Genève.
• Salanave B., de Launay C., Guerrisi C., Boudet-Berquier J., Castetbon K., 2014, « Durée de l’allaitement maternel en France », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, InVS, n° 27, octobre.
• Salanave B., de Launay C., Guerrisi C., Castetbon K., 2012, « Taux d’allaitement maternel à la maternité et au premier mois de l’enfant. Résultats de l’étude Epifane,
France, 2012 », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, InVS, n° 34, septembre.
• Wagner S., 2015, « Durée de l’allaitement en France selon les caractéristiques des parents et de la naissance. Résultats de l’étude longitudinale française Elfe, 2011 », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, InVS, n° 29, septembre.
[su_spacer]✎ Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Avril 2016
Réagissez : Ostéopathes, avez-vous noté ces bienfaits de l’allaitement maternel chez vos jeunes patients et chez leur mère ? Est-ce que le taux d’allaitement révélé par cette étude correspond à ce que vous observez dans vos cabinets ?
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