L’arthrose n’est pas nouvelle mais l’analyse des facteurs impliqués dans la pathogénèse pointe des problématiques beaucoup plus modernes. Quels sont ces facteurs à surveiller de près ?
Un mal moderne ?
Il apparait qu’un certain nombre d’éléments propres à notre mode de vie actuel a fait décoller en flèche la prévalence de l’arthrose au sein de notre population. Sans surprise les deux principaux pourvoyeurs de cette augmentation de prévalence sont :
- Le régime alimentaire très calorique (sucre et graisse insaturée) et pauvre en fibre,
- L’inactivité physique/sédentarité.
Le corolaire de ces causes est l’augmentation de l’IMC et in fine, la question de l’obésité. Ce qu’il faut garder en tête ce que dans l’arthose, le rôle de l’obésité n’est pas tant mécanique qu’endocrine. En effet, en cas d’obésité, la prévalence de l’arthrose de poignet grimpe en flèche alors que pourtant la zone n’est pas portante. Pour les articulations portantes, l’action est probablement mixte. Enfin, notons le rôle pro-inflammatoire des tissus graisseux qui va jouer un rôle non négligeable dans la destruction du cartilage.
Mais alors est-ce que la mise en place d’un régime est la solution ? En réalité, les dernières publications montrent que si le fait de rééquilibrer la charge calorique et que la réintroduction de fibres a un effet sur la prévalence de l’arthrose, celui-ci est à moyen terme (plusieurs années), et qu’il faut donc l’envisager accompagné de l’exercice physique (dont l’impact lui est bien plus rapide). L’emploi d’anti-douleur est aussi une stratégie pour permettre la reprise de l’activité physique. Une diminution du développement de l’arthrose est constatée dès la perte d’environ 10% de sa masse par une personne obèse.
Il est aussi question du syndrome métabolique associé à l’obésité qui remet en évidence le rôle des adipokines dans l’inflammation, mais seulement. Ce dernier va aussi induire une hypertension qui ne sera pas sans conséquence pour l’os sous-chondral, qui est déjà impacté par le diabète de type 2. La perméabilité intestinale aux métabolites va aussi jouer un rôle pro-inflammatoire.
Bouger plus?
Enfin, le manque d’activité a des conséquences similaires et croisé avec les précédents facteurs. C’est parfois un cercle vicieux qui s’installe chez ces patients. La prise de poids consécutive au manque d’activité et/ou un régime alimentaire non équilibré induit ou entretien un syndrome métabolique, qui induit une inflammation, qui favorise les douleurs articulaires, qui vont à leur tour induire une difficulté à pratique une activité physique, etc.
Il faut néanmoins, nuancer ce résultat et rappelé qu’il existe également des facteurs aussi individuels, notamment génétique dans le développement de l’arthrose.
Sources :
Berenbaum F, et coll, Modern-day environmental factors in the pathogenesis of osteoarthritis, Nature reviews, rheumatology, 2018, 14(11):674-681.
Vina ER, Kwoh CK, Epidemiology of Osteoarthritis: Literature Update, Curr Opin Rheumatol, 2018, 30(2):160-167.
Pour aller plus loin, nous avions déjà consacré une revue de littérature scientifique plus complète sur les manipulations dans le numéro 30 « Thrust me if you can ».
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