Les anti inflammatoires et paracétamol, cause possible d’une perte d’audition ? C’est ce que semble démontrer cette étude publiée dans The American Journal of Epidemiology.
Docteur j’entends mal !
La perte d’audition est une pathologie moins répandue que la gêne visuelle mais néanmoins non négligeable.
En France 10 millions de personnes souffrent de troubles auditifs, soit 16% de la population.
Les gênes auditives sont aujourd’hui peu ou mal corrigées, car de nombreux patients ne déclarent par leurs troubles de l’audition à leur médecin et ne sont par conséquent pas appareillés ou pris en charge.
Si certaines pertes auditives sont génétiques ou congénitales, un grand nombre d’entre elles est acquises.
Des analgésiques mis en cause
Une étude publiée en janvier 2017 dans The American Journal of Epidemiology révèle qu’une consommation fréquente d’anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et de paracétamol au moins deux jours par semaine, serait concomitante avec un risque accru de surdité.
Le risque de perte d’audition due à la consommation fréquente d’AINS a été estimé à 7% et à 19% pour le paracétamol, selon cette étude.
D’après les chercheurs la consommation de ces médicaments endommagerait les cils auditifs et rendrait la cochlée plus vulnérable au bruit.
Cette étude comporte cependant certains biais, car elle a été réalisée sur une population exclusivement féminine et caucasienne. En outre, les données sur la consommation d’analgésique et la perte d’audition sont le résultat d’une auto évaluation des variations de leur audition par les patientes elles mêmes.
Néanmoins, une étude similaire publiée dans The American Journal of Medecine s’intéresse également à la perte d’audition chez l’homme consommant ces mêmes médicaments ainsi que de l’aspirine.
L’ototoxicité de l’aspirine en grande quantité sur la perte d’audition réversible et les acouphènes a été établie dans plusieurs études.
Les oreilles des jeunes plus sensibles
Cette étude révèle également un risque de perte d’audition après une consommation de longue durée d’AINS est de 61% chez les moins de 50ans,de 32% entre 50 et 59 ans et 16% pour les 60 ans et plus. Le risque de baisse auditive est encore plus élevé pour le paracétamol : 99% pour les moins de 50ans, 38% entre 50 et 59 ans et 16% pour les plus de 60ans. Les biais sont identiques à l’étude précédente.
La prise de ces médicaments serait ainsi corrélée avec une augmentation du risque de perte d’audition, celui ci augmentant si ceux qui les consomment sont jeunes.
Malgré les biais de ces études, les chiffres font réfléchir.
« Compte tenu de la forte prévalence de l’utilisation régulière d’analgésiques et des implications sociales et sanitaires de la déficience auditive, il s’agit d’un problème important de santé publique » concluent les chercheurs.
Sources :
http://www.surdi.info
Réagissez : Que pensez-vous de cet article ?
Vous êtes curieux ? Bénéficiez d’un accès illimité à tous les articles du site et bien plus encore… en vous abonnant !