La sensibilité des ligaments aux cycles hormonaux est un lieu commun, et l’impact sur la laxité qui en découle aussi. Pour autant, l’impact sur le fascia est plus discret dans la littérature jusqu’ici. Mais ça, c’était avant un nouveau travail issu de l’équipe de Carla Stecco. Pour rappel, cette dernière est l’auteure de nombreux ouvrages étudiant en détails les fascias du corps humain. Quelles sont les dernières informations concernant ce tissu qui touche à l’ensemble du corps humain ?
Cycle, Fascia et Recherches
Ce travail part d’un constat, les femmes souffrent bien plus souvent de douleurs myofasciales que les hommes. Une hypothèse hormonale parait être une piste étiologique intéressante, et comme le fascia pourrait être source de nociception, ces résultats sont une source de réflexion clinique particulièrement pertinente. Mais avant de s’emporter, notons que cette expérience est In Vitro.
Ainsi, l’équipe de Carla Stecco a isolé les fibroblastes issus de fascia humain avant de les exposer à des taux d’hormones sexuelles correspondants aux différentes périodes du cycle hormonal féminin (phase folliculaire, phase péri-ovulation, phase lutéal, phase post-ménopause, et grossesse). Elle met en évidence que ces variations hormonales influent sur la sécrétion de collagène I, III et de fibrilline.
Ainsi, les phases folliculaires, péri-ovulation et de grossesse amènent à une plus grande synthèse de collagène III que lors de la période post-ménopause. À l’inverse la synthèse de collagène I chute lors de ces phases à l’inverse de la phase post-ménopause. Pour la fibrilline, la tendance est similaire à celle du collagène III mais de manière moins intense.
Bien, qu’en comprendre ? En fait, les taux hormonaux de la période post-ménopause amène à une plus grande fibrose et à rigidification du fascia, là où les taux des autres phases induisent plutôt une tendance à garder chez ces derniers une plus grande élasticité.
Ces résultats restent très théoriques car bien sur in vivo, le nombre d’interactions possibles avec d’autres composés pouvant réguler ces phénomènes est bien plus important que dans ce modèle. Néanmoins, il concorde avec la clinique. Enfin, cette étude reste éloignée d’une preuve d’un lien entre ce phénomène et la prévalence plus élevée de douleurs myofasciales chez les femmes. À voir si une prochaine étude montre une plus grande excitabilité des terminaisons nociceptives lors d’expositions aux variations de taux hormonaux.
Source:
Pour aller plus loin, nous avions déjà consacré une revue de littérature scientifique plus complète sur les manipulations dans le numéro 30 « Thrust me if you can ».
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