Le conseil des ministres italien a approuvé un décret présidentiel, ratifié le 5 novembre 2020, qui reconnaît officiellement l’ostéopathie comme profession de santé.
Va tutto bene, les ostéopathes italiens sont officiellement des professionnels de santé. La décision a été approuvée par le conseil des ministres et vient mettre en conformité la profession suite au décret du 5 novembre 2020. « C’est un jour que nous n’oublierons pas : à partir d’aujourd’hui l’ostéopathie appartient aux ostéopathes. À partir d’aujourd’hui notre histoire, notre identité, notre professionnalisme sont reconnus », s’est réjouie Paola Sciomachen, présidente du Registre des Ostéopathes Italiens (ROI). En Italie, la loi 3/2018, également connue sous le nom de loi Lorenzin, avait prévu la reconnaissance des ostéopathes, mais les mesures d’application n’étaient pas arrivées. Au final, environ 12 000 professionnels évoluaient dans un vide réglementaire pendant des années. Les ostéopathes étaient reconnus professionnels de santé, mais sans les décrets d’application cela ne sert à rien. Paola Sciomachen, présidente du ROI explique : « les contenus n’étaient pas encore là. Il manquait essentiellement la première étape fondamentale, celle relative au profil professionnel, qui établit ce que font les ostéopathes et qui ils sont. Ce décret clarifie ». Une clarification qui n’est pas du goût de tout le monde dans le pays.
Faites vos preuves
La nouvelle du décret annonçant l’entrée de l’ostéopathie dans le monde des professionnels de santé, n’a pas été du goût de tout le monde dans le pays. La discipline se confronte aux mêmes arguments qu’ailleurs dans le monde et doit faire ses preuves. Pour le président de l’Association italienne de physiothérapie (Aifi), Davide B. Albertoni « l’ostéopathie n’est pas fondée sur des preuves scientifiques solides », s’inquiète-t-il dans la presse transalpine. Le responsable associatif regrette le manque de données et notamment de publications d’études contrôlées randomisées. Une réaction pas du goût de la présidente du ROI qui a fait de la reconnaissance son cheval de bataille les trois dernières années. Elle balaye l’argument des publications d’un revers de main en citant la présence de nombreuses études sur Pubmed sur les bienfaits de l’ostéopathie. De plus, la non-reconnaissance de l’ostéopathie ne facilite pas l’intégration de la recherche en ostéopathie dans les universités et hôpitaux. Conséquence directe ? Moins de publications scientifiques sur le sujet. Une situation qui pourrait évoluer en Italie avec cette nouvelle étape pour l’ostéopathie.