Si les indications pour l’ostéopathie viscérale sont en pratique très larges, que dit la recherche sur les preuves de son efficacité ? Pour apporter une réponse à cette question, il faut au préalable s’entendre sur les concepts sous-tendant les techniques ostéopathiques appliquées dans le champ viscéral.
Par Laurent Marc, ostéopathe DO
Si nous nous basons sur les ouvrages professionnels (Chila G, 2011, Chantepie et coll., 2005, Hegben, 2011, 2005), les techniques ostéopathiques appliquées au champ viscéral permettent de prendre en charge un nombre important de troubles (voir tableau 1). Ce large domaine de prise en charge est présent depuis les premiers ouvrages d’Andrew Taylor Still (Still, 2007, 2009). Pour autant il ne représente que 4,3 % des motifs de consultation d’après l’étude MOST (Dubois et Chardigny, 2012). On peut également se demander combien de ces indications sont passées par le chemin de la recherche et de la publication scientifique ? Nous allons tenter de répondre à cette question à travers cette revue de littérature. D’abord en vérifiant quelques données sur les concepts soustendant les techniques ostéopathiques appliquées dans le champ viscéral. Ensuite, en détaillant l’effet des techniques elles-mêmes (pariétales et viscérales). Du fait de leur faible niveau de preuve et malgré leur relative abondance dans le JAOA (Journal of the American Osteopathic Association), les cas cliniques rapportés dans la littérature ne seront pas détaillés ici. Il sera question d’études, de revue de littérature et de recherches fondamentales.
Mobilité des organes et sensibilité digestive
Les techniques appliquées au système digestif reposent sur deux grands principes : l’existence d’une mobilité et d’une motilité des organes digestifs et la possibilité d’une action médiée par l’innervation du système digestif. La mobilité concerne surtout le déplacement de l’organe dans l’espace par rapport à ceux qui l’entourent alors que la motilité concerne le mouvement interne à l’organe lui-même. Une étude sur la mobilité du foie sur 25 sujets (Younes & Filippini, 2007), après vérification qu’ils ne présentaient pas de restriction de mobilité de la zone hépatique, a montré que celle-ci était objectivable et que deux cas de figure peuvent être décrits lors de la descente diaphragmatique au cours de l’inspiration :
• Dans 80 % des cas, on observe une bascule postérieure accompagnée d’une rotation antihoraire,
• Dans 20 % des cas, on observe une bascule antérieure accompagnée d’une rotation horaire.
On note également une descente avec antériorisation du foie chez tous les sujets. La radiologie fournit de nombreux articles sur le sujet car dans le cadre d’une radiothérapie il est essentiel de connaître les mouvements des organes lors de la respiration afin de garder une bonne précision de l’irradiation.
Dans la suite de l’article:
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Récepteurs et informations véhiculées au sein du système digestif
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Bibliographie
L’intégralité de cet article est à lire dans L’ostéopathe magazine #29