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Posturologie : une histoire qui tient debout !

À la croisée de la neuro-anatomie et des mathématiques, la posturologie propose depuis 25 ans une prise en charge spécifique. Mais son histoire est bien plus ancienne et remonte jusqu’au XIXe siècle. Elle nous est contée par Pierre-Marie Gagey.

Par Jérémie Cogan, ostéopathe et Reza Redjem-Chibane

osteomag-25-ENQUETE-sliderJusqu’en 1870 et grâce à la publication de l’Introduction à l’étude de la Médecine Expérimentale de Claude Bernard, professeur en physiologie, le concept anatomoclinique prédominait en médecine. Jean-Martin Charcot, neurologue français, structurait ensuite la nosologie des maladies du système nerveux central autour de ce concept. Il existait alors une relation logique entre topologie, fonction et clinique des différentes parties du corps. Dix ans plus tard, l’essentiel de la neurologie était décrit. Mais après 1870, la description de maladies du système nerveux central sans lésions anatomiques interroge les premiers neurologues. Représenter de nouvelles entités sur une base anatomoclinique devient donc secondaire.

1916 : première reconnaissance d’une maladie posturale

Pendant ce temps à Vienne, Sigmund Freud, médecin et psychanalyste, étudie l’inconscient et Jean-Martin Charcot soupçonne avec Jules Froment, neurologue, l’existence d’un autre type de maladies du système nerveux central qui n’appartiennent ni aux maladies neurologiques ni aux maladies psychiatriques (Hystérie-Pithiatisme & troubles nerveux d’ordre réflexe, 1918). Au cours de la première assemblée de neurologues en 1916, Pierre Marie, neurologue français, reconnaît une maladie posturale en étudiant les blessés de guerre qui se plaignaient de symptômes subjectifs (sensations vertigineuses, troubles visuels, instabilité, céphalées, etc.) sans cause anatomocliniques. Chez tous ces sujets, les descriptions des troubles ressentis sont absolument identiques et verbalisées avec les mêmes expressions. « Quelle est la nature de ces troubles subjectifs ? Quel est leur degré de gravité et quelle conduite tenir une fois la cicatrisation de leur plaie achevée ? » s’interroge alors Pierre Marie (Marie P., 1916). Un consensus se dégage selon lequel l’intersubjectivité fonde l’objectivité. Un principe qui conduit cette assemblée de neurologues à reconnaître la réalité de cette affection sans support anatomoclinique. La maladie est reconnue, mais elle n’est pas nommée.

Comment l’homme tient-il debout ?

Finalement, la question fondamentale est : comment l’homme tient-il debout ? Elle avait été posée dès 1837 par Charles Bell, anatomiste, chirurgien et physiologiste écossais. Dans une logique topologique, un organe était attribué à un sens. Qu’en était-il du sens de l’équilibre ? Les réponses étaient variées : l’oeil (Romberg M.H., 1853), le vestibule (Flourens P., 1829), les muscles cervicaux (Longet F.A., 1845), le pied (Heyd, cité par Vierordt K., 1860) et même les muscles oculomoteurs (Cyon E., 1911). Karl von Vierordt, médecin allemand, avait émis une hypothèse originale : tous ces organes pouvaient participer à la même fonction. Nous sommes en 1860…

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