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Premier constant : l’objectif fixé en 2012 de renforcer les liens entre la santé des adolescents et une vision de la santé plus globale a été atteint. Dans de nombreuses agences de santé internationale, la question des adolescents est désormais abordée.
Cependant, si en parler est déjà une bonne chose, ce n’est pas suffisant. Les pays qui s’intéressent à la santé des adolescents sont toujours perdus devant les choix concrets à prendre et se demandent quel est le coût et comment pourront-ils le financer ? Alors que Peter Sheehan et ses collabortateurs ont présenté une solide étude de cas sur l’investissement global à destination des adolescents, en présentant des estimations de rapport coûts/bénéfices très favorables, chaque pays doit analyser plus précisément ses priorités. Par exemple, les chiffres fournis par l’Association pour la santé des jeunes basée au Royaume-Uni, révèle une situation familière au Royaume –Uni à savoir des inégalités relativement grandes et un niveau inacceptable et inadaptée aux prestations de soins de la santé mentale.
Dans de nombreux pays, y compris les pays à revenu élevé, l’expertise technique en matière de santé des adolescents fait toujours défaut. Ainsi, la construction des compétences est une étape très importante à prendre en parallèle avec l’action politique au niveau des pays. Les jeunes eux-mêmes sont une partie vitale de ce renforcement des capacités à construire et doivent se sentir autonomes, équipés et motivés pour participer aux discussions. Il y a encore un besoin non satisfait de données de haute qualité, au-delà de la santé – sur l’éducation et l’emploi par exemple – mais ces données devraient être largement accessibles et incluses dans un mécanisme de responsabilisation indépendant.
La santé des adolescents doit être pleinement et complètement intégrée à tous les programmes de recherche pertinents existants, et non pas après coup ou simplement pour favoriser une approche cloisonnée existante. Les discussions sur l’inégalité entre les sexes et la santé sexuelle et reproductive doivent impliquer les garçons et les jeunes hommes. Les sociétés dominées par les hommes pourraient réaliser des changements plus rapidement s’il existe des modèles positifs pour les deux sexes. La NCD (communauté des maladies non transmissibles) doit aller plus loin et reconnaître tout particulièrement les nombreux facteurs de risque émergeant à l’adolescence qui jouent un rôle si important dans les maladies non transmissibles à l’âge adulte. Et les bailleurs de fonds doivent être les premiers à faciliter cette intégration globale. Les adolescents marginalisés et les jeunes – ceux qui sont incarcérés, déplacés, sans emploi, en dehors de l’éducation ou dans les zones de guerre et de catastrophe – ont besoin d’une attention particulière. Les forces politiques mondiales actuelles sont telles que ce groupe pourrait croître en nombre dans les années à venir.
Sans une focalisation globale spéciale sur les actions prioritaires pour ce groupe, les conséquences négatives sont potentiellement un grave danger pour nous tous.
La nouvelle commission permanente du Lancet, dirigée par George Patton, se réunira à Delhi et vise à prendre les prochaines mesures pour donner l’impulsion et l’élan nécessaires pour passer de la parole mondiale à l’action mondiale et nationale. Le futur des adolescents et des jeunes se joue maintenant !
Source : The Lancet Volume 390, No. 10106, p1927 – (28/10/2017)
DOI : http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(17)32749-6
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