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Une reconnaissance de la qualification clinique de l’ostéopathe

À l’occasion de son congrès annuel, le SFDO organisait une table ronde sur les enjeux et perspectives du nouveau dispositif de formation des ostéopathes le 4 octobre dernier à Paris. Moments choisis.

Auparavant, Michèle Lenoir-Salfati, direction générale de l’offre de soins (DGOS) du Ministère chargé de la Santé, avait longuement présenté la réforme et l’esprit dans lequel elle a été réalisée. Ensuite, Jérôme Nourry, président du fonds pour la recherche en ostéopathie (FOREOS), a ouvert le débat qui a réuni Michèle Lenoir-Salfati, Philippe Sterlingot, président du SFDO, Patrick Féval, président du SNESO (Syndicat National de l’Enseignement Supérieur en Ostéopathie), Jean-Pierre Guillaume, président de l’INFO (Institut National de Formation en Ostéopathie), Yvan Tourjansky, secrétaire général du SNMKR (Syndicat National des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs) et Joël Moret-Bailly, professeur de droit privé et sciences criminelles à l’Université Jean Monnet de Saint Étienne, également spécialisé en droit de la santé.

« Un processus courant dans le monde de la santé »

Ce dernier est revenu sur la situation qui a contribué à la mise en place du groupe de travail à l’origine de la réforme : « Le nombre de recours, environ 50, a fait réagir le gouvernement. Si un débat serein a pu ensuite s’installer, c’est d’abord parce qu’un débat de force par les acteurs de l’ostéopathie qui contestaient ces agréments systématiquement a eu lieu auparavant. En tant que professeur de droit, j’ai donc été faussement étonné, car c’est courant dans le monde de la santé. Les masseurs-kinésithérapeutes et podologues avaient vécu une expérience similaire lorsqu’ils avaient condamné l’État à publier des textes pour la mise en place d’un ordre professionnel. C’est un processus de travail habituel. »
Jean-Pierre Guillaume, président de l’Institut National de Formation en Ostéopathie, a quant à lui salué cette réforme comme un aboutissement, car le ministère a enfin identifié la qualification clinique d’un praticien auprès d’un vrai patient. Mais c’est aussi un début, car il ne faudra pas limiter l’ostéopathie à la prise en charge des pathologies fonctionnelles, mais à une prise en charge générale. Et Philippe Sterlingot d’insister sur le fait que l’ensemble du dispositif est structurant, notamment au niveau clinique. La multiplicité des critères et leur exigence excluront les écoles qui ne sont pas qualitatives. Les écoles investiront-elles dans cette qualité ?
À la question de la délivrance du titre d’ostéopathie à travers les diplômes universitaires, Michèle Lenoir-Salfati a souligné que les textes étaient très clairs à ce sujet : c’est dans la procédure d’accréditation des universités qu’elles seront habilitées à délivrer le diplôme en respect du référentiel de la profession concernée.

Une reconnaissance de la qualification clinique de l’ostéopathe
© Philippe Veth

Sélection des professeurs : compétences ou qualification ?

Yvan Tourjansky a fait un parallèle entre l’évolution de l’ostéopathie et la réingénierie de la kinésithérapie qui est toujours en cours depuis 5 ans. En insistant sur la logique pédagogique : « en France, nous faisons confiance à l’expertise d’une personne pour enseigner. Ce qui n’est pas forcément la meilleure pédagogie ». Ce à quoi, Joël Moret-Bailly a répondu : « il y a deux façons de gérer l’accès aux diplômes : les compétences ou la qualification. En France, nous sommes sur les qualifications ».
Concernant la formation continue, Michèle Lenoir-Salfati a indiqué l’intérêt d’avoir des écoles qui proposent les deux cursus. En plus d’un possible équilibre économique que représente cette opportunité pour les écoles, ce regroupement permettrait de mutualiser les deux cursus : « Il est préférable de penser à un nouveau modèle d’école plutôt que de travailler par profession et de manière segmentée ».

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