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Cranien

Troubles de l’ATM: du crânien ou du thrust?

Dans la série des articles qui comparent les différentes approches en ostéopathie pour une indication donnée, c’est au tour des troubles de l’Articulation Temporo-Mandibulaire. Cette fois-ci, faut-il du crânien ou du HVT, ou bien cela n’a-t-il aucune importance?

Parlons un peu protocole

Sur un recrutement de 40 patientes souffrant de douleur de l’ATM de plus 3 mois, seules 36 ont terminé l’étude. Elles ont été réparties de manière aléatoire en deux groupes: un groupe crânien, un groupe HVT.

L’équipe prend comme moyen de mesure, une EVA, l’Helkimo Index, et le SF-36. Rappelons que nous l’abordions dans notre article consacré à la variabilité de l’ATM, il existe une échelle précise pour ce type de problématique: DC/TMD Psychosocial Axis (Axis) II Assessment. L’EVA est moyen assez classique et le SF-36, un questionnaire plutôt général sur la qualité de vie. D’ailleurs, ce dernier est très employé en recherche.

Helkimo Index: Kesako?

Rapidement, revenons sur l’Helkimo Index, seule nouveauté ici, dont les symptômes analysés se retrouvent sur des populations asymptomatiques et qui peut poser la question de sa pertinence ou de celles des signes recherchés. Il se base sur une série de 8 questions fermées:

  • Avez-vous un son (claquement ou crépitation) dans la zone de l’ATM?
  • Avez-vous une raideur mandibulaire au réveil ou des mouvements ralentis de la mâchoire?
  • Ressentez-vous une fatigue de la mâchoire?
  • Avez-vous des difficultés lors de l’ouverture de la bouche?
  • Avez-vous un blocage de la mâchoire lors de l’ouverture de bouche?
  • Avez-vous une douleur dans l’ATM au niveau des muscles masticateurs?
  • Avez-vous mal lors des mouvements de la mâchoire?
  • Avez-vous une luxation de la mâchoire?

Auxquelles s’ajoute une partie examination du patient:

A. Ouverture maximale de la bouche?

  > 40 mm (Score 0)

            30-39 mm (Score 1)

           < 30 mm (Score 5)

B. Diduction D maximale?

  > 7 mm (Score 0)

            4-6 mm (Score 1)

            0-3 mm (Score 5)
C. Diduction G maximale?

  > 7 mm (Score 0)

            4-6 mm (Score 1)

           0-3 mm (Score 5)
D. Protrusion maximale?

> 7 mm (Score 0)

          4-6 mm (Score 1)

          0-3 mm (Score 5)
Dont on tire le résultat suivant:

  • 0 point: mobilité normale
  • 1-4 points: Mobilité en partie atteinte
  • 5-20 point: Mobilité sévèrement atteinte.

Les deux groupes reçoivent 5 traitement au rythme d’un par semaine. Notons enfin qu’il s’agit d’une étude pilote, et que donc, c’est avant tout la faisabilité de l’étude qui est ici étudiée. Les résultats sont donc à prendre avec recul.

Quel résultats préliminaires?

En résumé, il en ressort que les deux groupes ont des effets équivalents et qui ne sont pas différents entre eux d’un point de vue statistique. Mieux, il existe une différence statistiquement significative avant-après pour les deux groupes sur les trois paramètres mesurés.

Comme toujours, sans groupe placebo, il n’est pas possible de savoir si l’effet des traitements est spécifique. Plus encore, la petit taille de l’échantillon ne permet pas de s’assurer de la fiabilité des résultats statistiques.

Encore une fois, ne faut-il pas envisager plus large comme approche?

Il existe des outils pour appréhender ces douleurs dans le cadre d’une approche biopsychosociale et une approche trop centrée sur la structure peut se révéler bien trop limitée. De plus, il s’agit de douleur de plus de 3 mois donc chronique, ce qui potentiellement implique des changements au niveau neurologique. Plus encore, le travail sur l’anxieté, le sentiment d’auto-efficacité, le comportement d’évitement sont autant de facteurs sur lesquels agir.

Comme nous l’avions vu, un certains nombres d’éléments comme le craquement articulaire ne sont pas ainsi forcément pathognomoniques d’un trouble de l’ATM, or, il s’agit d’éléments recherchés par l’Helkimo Index. Peut-être que l’étude finale devrait modifier un certain nombre de points pour augmenter ses chances d’avoir un résultat pertinent, notamment au niveau clinique.

Enfin, sur la question du choix de technique comme pour l’étude sur la fibromyalgie concernant le TOG et un traitement ostéopathique classique, il ne semble pas que la technique soit importante, les deux approches semblent se valoir pour la prise en charge du patient.

Sources:

Gesslbauer C, et coll, Effectiveness of osteopathic manipulative treatment versus osteopathy in the cranial field in temporomandibular disorders – a pilot study, Disabil Rehabil, 2018, 40(6):631-636.

Rani S, et coll, Analysis of Helkimo index for temporomandibular disorder diagnosis in the dental students of Faridabad city: A cross-sectional study, J Indian Prosthodont Soc, 2017, 17(1): 48–52

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