L’ostéopathie c’est une grande famille. Il y a le grand-père Still, inutile de le présenter. Ses disciples directs, John-Martin Littlejohn le continuateur et William Garner Sutherland le novateur*, sont devenus les pères de l’ostéopathie contemporaine. Ils ont aujourd’hui des enfants : brother structurel et sister biodynamique entre autres. Les plus excentriques d’entre eux se sont même adonnés à la pratique de l’ostéopathie animale.
Mais il y a également les cousins et cousines. C’est ce pan de la famille que nous avons choisi d’honorer régulièrement dans l’album de famille qu’est Ostéomag. A travers notre nouvelle rubrique Les cahiers de la fasciathérapie nous souhaitons réconcilier tous les membres de cette grande famille. Notre envie est également que chacun apprenne à se connaître au-delà des idées préconçues qui se propagent très vite quand il est affaire de famille. Car travailler sur les fascias, ce n’est pas être fasciathérapeute et comme dans les relations ostéos-kinés, il n’est point question de concurrence mais plutôt d’interdisciplinarité.
Alors quoi de mieux qu’une cousinade éditoriale pour créer des ponts entres toutes ces belles pratiques inspirées de l’ostéopathie et qui ont pour vocation à soigner avec nos mains.
Un autre élément de dissension familiale : l’argent. Il est un moyen d’échange et de communication et Georg Simmel, auteur d’une Philosophie de l’argent, nous fait revenir à la dimension psychologique de l’argent qui est un objet et une virtualité. Comme dans tous les pans de nos sociétés occidentale, l’intérêt que suscite l’argent est virtuel mais détenteur des possibles.
Dans le monde de l’ostéopathie, cette question est peu abordée. Alors dans ce numéro, vous explorerez l’économie de l’ostéopathie. Quels sont les acteurs de ce secteur économique qui se crée à cheval sur plusieurs autres secteurs de l’économie et qui essaye de mettre en place des règles pour se réguler ? Quelle est votre place dans cette organisation et quelle est votre philosophie de cette économie du soin ?
Auparavant, l’individu appartenait à une communauté, une terre, une corporation. L’argent a transformé cette organisation sociale. Car si l’argent peut libérer, il nivelle l’individu qui se voit dominer par les structures et les institutions.
L’argent contribue à une intersubjectivité de la relation et l’on peut se demander qui a le plus de pouvoir. Celui qui achète ou celui qui vend ? Celui qui propose ou celui qui demande ? Le soignant ou le soigné… Une question à 1 000 euros.