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Coronavirus : infos, infox et conséquences sur les thérapies manuelles

Alors que la pandémie continue de croitre de manière exponentielle à travers le monde, plusieurs infox se propagent sur internet, faussant la bonne compréhension de cette épidémie et de son traitement. De plus, quelles seront les conséquences de cette épidémie sur la pratique des thérapies manuelles ? Comment celles-ci, devront s’adapter afin de ne pas être un facteur à risque de propagation de futurs virus ?

Par Sacha Magnani

Qu’est-ce que le Coronavirus ?

Dans un article publié le 18 mars 2020, la revue Pour la Science rappelait que « le site PubMed […] référençait quelque 300 articles consacrés au nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2, et plus de 1 000 à la maladie qu’il provoque, le Covid-19 [….]. » Ainsi, pour la revue, « Jamais dans l’histoire autant de connaissances sur un virus n’ont été accumulées aussi vite, en l’occurrence dans les deux mois qui ont suivi la découverte de l’agent pathogène ».

Face à cette masse d’informations et de travaux de recherches « expresses », la revue rappelle que les recherches quant à ce nouveau coronavirus n’en sont qu’à leur prémices et que malgré l’importante masse de publications, certaines ont dû être retirées du fait d’erreurs. Ainsi plusieurs questions peuvent se poser afin d’éviter la propagation d’infox.

  • Que sait-on aujourd’hui du nouveau Coronavirus (SARS-CoV-2), qui entraine la maladie du COVID-19[1] ?

Tout d’abord que ce virus fait partie de la famille des coronavirus, « des virus à ARN simple brin enveloppés, ce qui signifie que leur génome est constitué d’un brin d’ARN (plutôt que d’ADN) et que chaque particule virale est enveloppée dans une « capsule » de protéines » selon la définition donnée par la revue Pour la Science, dans son article du 07 février 2020. Ce virus provoque une infection sévère des voies respiratoires, et notamment des poumons.

  • D’où provient le virus et comment s’est-il transmis aux êtres humains ?

Plusieurs infox ont été émises sur l’origine du virus en étant très vites démenties. Depuis le début plusieurs « sources » suggéraient que ce virus avait été créé artificiellement par des laboratoires. Très présents chez les animaux, et notamment chez les chauves-souris, la revue Pour la Science montre que les chercheurs font face à une impasse quant à la chaine de transmission du virus entre les animaux et les êtres humains.  La revue signifie que les études « concluent que le SARS-CoV-2 a émergé naturellement par recombinaison entre les virus des chauves-souris et ceux d’autres espèces animales. »

  • Quelles sont les voies de transmission chez les êtres humains ?

Gouttelettes infectantes, contacts humains ou encore surfaces inertes contaminées sont les trois grandes voies de transmission du virus. Pour la Science a publié un article sur la modélisation mathématique sur la croissance d’une épidémie au sein d’une population. Ainsi, alors qu’un virus croît de façon exponentielle, l’épidémie décélère quand le virus ne trouve plus de porteurs sains. C’est donc pour éviter une propagation en masse du virus que des mesures de préventions[2] et de confinement ont été prises par les différents gouvernements.

  • Le virus survit-il sur toutes les surfaces ?

Plusieurs publications ont été mises en ligne ces derniers jours. Dans un article, France Culture tente de faire une synthèse de ces publications, tout en mettant posant certaines limites aux résultats : « Il faut d’emblée préciser que la vocation de ces deux études, c’est avant tout de prévenir le milieu hospitalier et les chercheurs qui manipulent le virus en laboratoire – qui sont en contact étroit avec les agents infectieux – sur différentes surfaces, pour minimiser les risques de contamination et d’infections nosocomiales. » (Source :  France Culture). Ainsi, comme nous l’avions, des études menées montreraient que le virus ne survit pas de la même manière sur les différentes surfaces inertes, à la fois en temps qu’en infectiosité. A l’image de The Journal of Hospital Infection ou encore le New England Journal of Medecine, ces études ont tenté de mettre en lumière le temps de survit des coronavirus sur les matières inertes (cf Table 1).

Table 1 : Persistance des Coronavirus sur différents types de surfaces inertes
MERS = Middle East Respiratory Syndrome;
HCoV = human coronavirus;
MHV = mouse hepatitis virus;
SARS = Severe Acute Respiratory Syndrome;
RT = room temperature.

Source : The journal of hospital infection
  • Ou en est la recherche pour les traitements de ce nouveau Coronavirus ?

A l’heure actuelle, aucun traitement n’a été trouvé afin d’arrêter le virus et de soigner les malades. Mais plusieurs pistes et essais cliniques sont à l’étude depuis quelques semaines aux quatre coins du monde. Alors que le controversé Pr Didier Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille, explore la piste de la Chloroquine, Sciences et Avenir propose un récapitulatif des différentes pistes envisagées par les chercheurs pour soigner ce virus à travers des traitements déjà existants : antiviraux, anti-paludéen (la chloroquine), anticorps ou encore médicaments anti-diabétique, anti-inflammatoire et antibiotique. Bien que des effets aient pu être vus sur certains patients, pour la Chloroquine à Marseille, aucune preuve scientifique ne prouve aujourd’hui que ces traitements marchent, et marcheront à grande échelle. Un vaccin contre le COVID-19 serait en court de création aux Etats-Unis, mais l’étude de ce vaccin ne pourra-être validé et délivré avant un an, selon la revue Pour la Science.

Ainsi, nous pouvons voir que malgré des avancées spectaculaires de la science en moins de trois mois, les efforts ne permettent à l’heure actuelle pas d’endiguer l’épidémie et que le bilan s’alourdit de jour en jour en Europe. Les conséquences de cette épidémie seront donc lourdes et amèneront à des réflexions communes quant à la gestion de ce type de crise sanitaires. Du point de vue des thérapeutes manuels, cette épidémie aura aussi de probables conséquences sur leur pratique.

Quel futur pour les thérapeutes manuels ?

Alors que le contact manuel est au cœur même des pratiques des thérapies manuelles, il est de bon ton de penser d’ores-et-déjà à l’après-crise sanitaire. Ainsi questionnons-nous sur les conséquences de cette épidémie sur la future pratique des thérapeutes ? Comme d’autres professions de santé, les thérapeutes manuels, peuvent-être de potentiels vecteurs de transmission de virus, notamment par le contact. Et bien que la question de l’hygiène soit déjà très présente chez tous les thérapeutes -lavages de mains régulier avant et pendant les consultations, désinfection de certains matériels et des tables de manipulations…- cette épidémie va amener chaque thérapeute à se questionner sur sa pratique. Est-ce que des règles d’hygiènes spécifiques devront être systématiquement mises en place à la fois pour les praticiens comme pour les patients ?

Sources

France Culture, Surfaces, aérosols : le coronavirus survit-il partout ?

France Culture, Les 10 questions que vous vous posez sur le coronavirus, 10/03/2020 (mise à jour de l’article le 16/03/2020)

Pour la Science, Les médias face au coronavirus : le risque de la désinformation, 18/03/2020

Pour la Science, Souvent bénins, parfois mortels : comment fonctionnent les coronavirus ?, 07/02/2020

Sciences et Avenir, Coronavirus : les pistes examinées dans la course au traitement anti Covid-19, 24/03/2020


[1] Acronyme anglais signifiant « coronavirus disease 2019. » Source : France Inter, Les 10 questions que vous vous posez sur le coronavirus, 10/03/2020 (mise à jour de l’article le 16/03/2020)

[2] Distanciation sociale d’au moins un mètre, laver ses mains régulièrement, éviter tous rassemblement, tousser dans son coude…

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