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« Autonomie et bien-être de la patiente : une priorité ! »

INTERVIEW_N23Anne Macquet, ostéopathe et sage femme

Sage-femme depuis 1997, et ostéopathe depuis 2005, Anne Macquet exerce l’ostéopathie et son activité de sage-femme en cabinet libéral. Chaque année, elle pratique une cinquantaine d’accouchements en centre hospitalier dans le cadre d’un accompagnement global.

Propos recueillis par Chloé Hiriart, ostéopathe

Pourquoi avez-vous souhaité compléter votre formation de sage-femme par celle d’ostéopathe ?

Après quelques années de pratique en France et dans d’autres pays, j’ai ressenti une frustration face aux échecs obstétricaux inexpliqués et aux petits maux de la grossesse incompris. Afin de mieux « comprendre » le corps, je me suis tournée vers l’ostéopathie. J’ai alors obtenu de nombreuses réponses et ma pratique s’est étoffée d’outils thérapeutiques : étude posturale de la femme enceinte et analyse des contraintes ostéo-musculofasciale, vasculaire et neurologique propres à la grossesse, etc. Comment s’exprime alors votre double compétence ? C’est en salle d’accouchement que mes deux professions fusionnent complètement. Mes acquis en ostéopathie me permettent d’appréhender la réalité biomécanique. Que ce soit à travers les réflexes maternels de recherche de confort pendant le travail ou lors de l’expulsion. Ainsi, lors de la phase de travail, je devine qu’une réaction d’extension de la mère pendant la contraction révèlera souvent une présentation postérieure. Une recherche de flexion m’orientera plus vers une présentation antérieure. Pendant l’expulsion, je fais souvent des contre-appuis sur les pieds avec mon bassin ou mes épaules en fonction de la flexion, de la rotation de la tête foetale et de la recherche maternelle. Le dialogue entre la mère, l’enfant et moi est physique. Si je propose « physiquement », je n’impose jamais.

Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes de votre prise en charge ?

Elle est bien évidemment globale. Très rarement structurelle tant la femme enceinte est imprégnée de relaxine. Elle est donc essentiellement myofasciale, viscérale et vasculaire. Cependant je n’exclus aucune technique et je m’adapte au morphotype et à la symptomatologie de la patiente. Mon objectif thérapeutique portera d’abord sur son bien-être et sur l’apprentissage d’outils pour lui donner une autonomie.

Quels sont ces outils ?

Je propose par exemple à mes patientes de réaliser un autodiagnostic par une prise de conscience de l’antéversion et la rétroversion de bassin en position assise. L’autotraitement se fait par rotation en sens opposé des iliaques (qui réagissent comme un engrenage dans les sacroiliaques). Il est alors facile de constater laquelle des deux « roues » se déplace plus aisément vers l’avant ou vers l’arrière. La patiente se mettra alors dans la position ayant le moins d’amplitude et par une latéro-flexion et une rotation du haut du corps (regarder en haut en arrière par exemple), elle amènera les tensions d’elle même à la lésion. Une inspiration profonde et un toussement concluront cet autotraitement.

Ces exercices sont-ils proposés de manière systématique ?

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