Paroles d’Ostéopathes.
La philosophie, l’esprit et l’art de l’ostéopathie.
[su_label type= »black »]morceaux choisis[/su_label]
Colin DOVE
Diplomé en Ostéopathie de la BSO, Londres, Grande-Bretagne (1956)
Directeur à la BSO puis principal de la BSO, GB (1962-1977)
Directeur des Études post-Graduées et de la Recherche, BSO (1980-1992)
Membre associé du bureau de la Sutherland Cranial Teaching Foundation, USA (1986-1992)
Cofondateur du Sutherland Cranial College of Osteopathy (FSCC), GB (1993)
Auteur, enseignant et conférencier international
Avez-vous une anecdote significative que vous aimeriez nous raconter ?
L’épisode le plus significatif de ma carrière concerne probablement l’ostéopathie crânienne. Je suis devenu le principal de la British School of Osteopathy (BSO) en 1968, et nous recevions d’importantes critiques de la part de trois ostéopathes. Ces derniers estimaient que nous échouions à former convenablement les jeunes ostéopathes, car l’ostéopathie crânienne ne faisait pas partie de notre enseignement. En 1972, la Sutherland Cranial Teaching Foundation (SCTF), basée aux États-Unis, a accepté d’enseigner un cours d’introduction à l’ostéopathie crânienne à Londres. Le conseil d’administration de l’école a souhaité que j’y assiste afin d’examiner les fondements de cette pratique « douteuse », porteuse de revendications « extravagantes ». J’ai accepté, mais le scientifique en moi a insisté pour que j’y assiste avec l’état d’esprit le plus neutre possible ; je ne pouvais donc pas garantir le résultat souhaité par les membres du conseil. Au cours de cette semaine, je n’ai pas réussi à me convaincre que j’avais palpé des mouvements inhabituels au niveau du crâne, mais j’étais face à un épineux problème. Existait-il, au sein du monde animal, des preuves d’autres organismes ayant développé une articulation très complexe comportant des fibres élastiques, des nerfs et des vaisseaux sanguins, mais ne remplissant aucune fonction particulière ? J’ai décidé que non. Par conséquent, Sutherland était sur la voie d’une théorie juste ou, ce qui était plus probable, il était sur la voie de quelque chose dont la théorie était inexacte ou, tout au moins, incomplète.
Je ne pouvais ignorer un tel questionnement, mais j’étais bien trop occupé à développer une école, à faire fonctionner un cabinet et à élever une famille ; je l’ai quand même ignoré, du moins pendant un temps. Puis, à la suite d’un échange de correspondance avec l’un de mes professeurs américains du cours d’ostéopathie crânienne, j’ai été invité à participer à un autre cours à Colorado Springs en 1973, et à deux conférences : une avec la Cranial Academy et l’autre avec l’Académie américaine d’ostéopathie. J’ai également reçu une bourse de la SCTF pour assister à ce cours, et une association caritative d’ostéopathie britannique a payé mon billet d’avion, dans la mesure où l’on considérait qu’il s’agissait d’une invitation importante d’un point de vue politique. C’est lors de la conférence de la Cranial Academy que j’ai fait la connaissance de Rollin Becker, mais surtout que j’ai participé à une pratique qu’il dirigeait. C’était la première fois que je l’entendais dire (ou, je pense, qu’un bon nombre d’Américains l’entendaient dire) qu’il s’agissait là d’un phénomène à l’échelle du corps entier, que l’on pouvait percevoir n’importe où. Nous avons dû palper des jambes et c’est là que j’ai enfin senti, au-delà de tout doute raisonnable, le fameux rythme « crânien » ! J’avais désormais soif d’apprendre et je souhaitais retourner aux États-Unis l’année suivante pour assister une nouvelle fois à un cours auquel participait Becker. Je fus surpris de recevoir une nouvelle fois une bourse de la SCTF ; mon billet d’avion fut, quant à lui, payé par la même association caritative britannique. À l’occasion de ce cours, le comité de la SCTF m’a demandé d’introduire l’enseignement de l’ostéopathie crânienne au Royaume-Uni. C’est ainsi que, malgré mes doutes initiaux, l’ostéopathie crânienne est devenue partie intégrante de l’ostéopathie britannique. Au cours de ces 40 dernières années, mes collègues et moi avons enseigné à plus d’un millier d’étudiants (peut-être même deux mille), parmi lesquels on comptait ces dernières années des étudiants de France, d’Allemagne, de Suède, de Finlande, de Suisse, de Russie, d’Espagne, du Portugal, d’Italie et même des États-Unis et du Canada.
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