Paroles d’Ostéopathes.
La philosophie, l’esprit et l’art de l’ostéopathie.
[su_label type= »black »]morceaux choisis[/su_label]
Philippe DRUELLE
Diplômé en Ostéopathie du Collège M.T.A., Paris, France (1979)
Diplômé de Médecine Traditionnelle Chinoise et Acupuncture de la CEMAC, Paris (1981)
Études en Homéopathie à la Fondation Cornelius Celsus (1982)
Diplômé en Ostéopathie du Collège Atman, Paris, France (1984)
Fondateur du CEO à Montréal et Québec, du CCO à Halifax et Vancouver, du SICO en Suisse, du DOK en Allemagne, et cofondateur de la FCERO
Éditeur, chercheur, enseignant et conférencier international
Comment êtes-vous venu à l’ostéopathie ?
Durant mes études d’ostéopathie, je sentais et je comprenais très bien que derrière ce que j’apprenais en termes de concepts, de techniques ou de soins, il y avait quelque chose de plus qui se manifestait durant les traitements. Je percevais une force mystérieuse, méconnue, présente dans la physiologie humaine, qui agissait en permanence afin de permettre au corps de revenir vers la normalité. Au fond, le but de l’ostéopathie était d’enlever les lésions, ou les barrières, qui empêchent l’organisme de revenir spontanément vers sa normalité.
Cette force était difficile à décrire, mais elle m’apparaissait de plus en plus efficace. Je fus inspiré pour mieux vivre cette réalité par les notions de « mind » ou de « sparkle of life », chères à Andrew Taylor Still, ou par celle de « Breath of Life » de Sutherland, ou encore par celle de « Silent Partner » de Rollin Becker et plus tard, celle de fulcrum par Thomas Schooley. En fait, l’expérience des autres ostéopathes confirmait ce que je découvrais petit à petit. J’étais encouragé, je n’étais plus seul, je lisais et j’expérimentais tout ce que je pouvais sur le sujet.
Plus tard, alors étudiant en 3e année d’ostéopathie, j’appris qu’un séminaire, exclusivement réservé aux D.O., aurait lieu à Orsay, près de Paris, avec le Dr Viola Frymann. Je décidais quand même d’assister à cette présentation, sans autorisation. Perdu parmi 200 participants, je pensais passer inaperçu et pouvoir profiter de son enseignement. Cependant, à un moment donné, Madame Frymann demanda un volontaire pour venir percevoir avec son aide le mécanisme respiratoire primaire (MRP). Elle se tourna vers moi et dit simplement : « Vous, jeune homme avec le pull-over blanc, venez ! » Je suis monté sur la scène de l’amphithéâtre sachant que mes professeurs me sermonneraient. Elle m’a regardé profondément, avec son sourire si particulier, et elle a mis ses mains sur les miennes pour me guider. J’ai senti en moi une présence et, sous mes mains, le corps du patient qui s’animait, qui montrait sa vitalité et ses blocages. Mme Frymann évaluait et traitait le patient en remettant en mouvement et en équilibre les parties du corps qui avaient subi des traumatismes. Je sentais des relâchements profonds chez son patient, à la manière d’un grand soupir intérieur. Les muscles, les fascias, la matière vivante se détendaient et reprenaient de la vie, de la mobilité et une meilleure fonction. Le patient pouvait, lui aussi, percevoir ce qui se passait et y participer.
À la suite de cet évènement, je suis devenu l’élève du Dr Viola Frymann. Une fois diplômé, je suis allé à La Jolla, près de San Diego, en Californie, pour la voir travailler dans sa petite maison jaune au bord du pacifique. Puis, elle m’a encouragé quand j’ai pris la décision, en 1981, de créer le premier collège traditionnel d’ostéopathie au Canada, le Collège d’Études Ostéopathiques (CEO), à Montréal. Plus tard, elle m’a invité à donner des séminaires aux ostéopathes américains, dans son centre, l’Osteopathic Center for Children, à San Diego, où j’ai enseigné durant les 17 dernières années. Elle m’a présenté à de nombreux ostéopathes, notamment à la convention de l’American Association of Osteopathy à Saint Louis et à celle d’Atlanta. Madame Frymann est aussi venue plusieurs fois à Montréal, à l’invitation du Collège d’Études Ostéopathiques, pour donner des cours de pédiatrie. Par la suite, elle m’a soutenu dans mes découvertes de techniques ostéopathiques qu’elle testait elle-même sur ses patients. Je fus très honoré lorsqu’elle m’a félicité pour mon travail sur les mécanismes de l’endocrâne et sur les dynamiques du cerveau. Elle m’honora aussi quand elle enseigna mes techniques en Italie, spécialement celles du corps calleux, des ventricules latéraux et du 3e ventricule, qu’elle appliquait aux nourrissons. Elle est mon mentor, une amie très proche, une source perpétuelle d’encouragements, un membre très cher de ma famille ostéopathique. D’autres ostéopathes de la génération précédant la mienne m’encouragèrent aussi et me donnèrent le meilleur de leur expérience : Harold Magoun, Ann Wales, Thomas Schooley, Alan Becker, Irvin Korr, Fred L. Mitchell Jr., et, plus récemment, Colin Dove.
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