Du 16 au 21 août 2021, Danis Bois* explore à Chamblay la question de la méditation. En thème le jour 3 : remplir le présent, nourrir l’immédiateté. Cette journée était en partie consacrée à mieux connaître l’essence même de la méditation. Pour bien faire quelque chose, il faut savoir ce que l’on fait. Et pourquoi on le fait…
Danis Bois rappelle que méditer mobilise des capacités cognitives qui permettent de d’abord poser son attention pour ensuite tirer du sens de ce que l’on vit. Méditer sollicite nos capacités créatives et relationnelles. « Notre relation au présent, à soi, à autrui, au monde, au plus grand que soi », précise Danis Bois. Qui rajoute « être présent au présent, à l’immédiateté ».
Ce qui intéresse Danis Bois, c’est de créer une relation à la présence, condition sine qua non à l’apparition de la conscience. Mais comment définir une qualité de présence ? Premier indicateur : l’intérêt. Qu’elle soit intellectuelle, esthétique, etc. la méditation doit fournir des informations stimulantes qui permettent à la conscience d’émerger. Le second indicateur est l’objectif qui permet de s’impliquer. Et « le meilleur objectif est celui de s’améliorer au niveau de notre humanité », déclare Danis Bois.
Enrichir le plein plutôt que rechercher le vide
La méditation est un état silencieux. Mais insiste Danis Bois, « c’est notre rapport au silence et la façon dont on entre en résonnance avec notre milieu environnant qui influe la méditation ». Faire le vide en méditant devient un non-sens et Danis Bois préfère enrichir le plein plutôt que de rechercher le vide. Une attitude relationnelle qui permet d’acquérir de nouvelles capacités.
Apprendre encore et toujours. Le professeur en somato-psychopédagogie souligne qu’apprendre à méditer, c’est apprendre de la méditation avant de revenir sur sa relation avec le mouvement interne. Comment l’a-t-il caractérisé ? Le praticien se souvient : « je l’ai qualifié de substance en mouvement. Il avait une texture et pour support une substance. Je l’ai appelé mouvement, car je percevais une vitesse d’une extrême lenteur ». Mais qui dit mouvement, dit orientation. Au départ, Danis Bois percevait une orientation imprévisible puis des mouvements entrants et sortants qui s’inscrivaient dans une totalité et que l’on retrouve dans la gestuelle humaine. Cette gestuelle qu’il a étudiée et codifiée dans le cadre d’une pratique, la gymnastique sensorielle, exploitant l’extrême lenteur pour nourrir la sensorialité et la conscience au mouvement. Car « la lenteur amplifie l’amplitude et si je vais lentement, la temporalité se transforme en spatialité », explique ce dernier.
Quand la méditation prend corps
Avec Danis Bois, la méditation prend corps. Elle se révèle dans une pédagogie axée sur la qualité de relation. Elle s’inscrit surtout dans cette envie de nous faire découvrir le mouvement interne. Et même si cela passe par le silence, cette intention n’est plus un secret.